Nous souvenir des femmes et des
hommes qui ont été précipités dans la mort ! Des souvenirs tristes mais
mobilisateurs. Leur sang crie justice et paix… 23 personnes furent tuées
sauvagement à la machette en territoire de Beni, entre le 2 au 9 octobre 2014 :
Kambale Sambala (2 ans), Mumbere Sambala (4 ans), Sikuli Nyenze Meleki (7 ans) Mumbere
Chachudu Vicky (8 ans), Kambale Kartasi (9 ans), Samy Kastasi (12 ans), Masika
Julie (14 ans), Masumbuko Batundi, Kabagame Mulindwa, Lusenge Maliba Marino,
Mateso Sylvie, Lwanzo, Kavira Kavohya Jacqueline, Paluku Mbafumoya Élisée, Mumbere
Marumba Papy, Mumbere Kamabu (brulé vif), Kanyama Sumbuka, Kasereka Kayenga,
Kinyonzo, Katungu Situka, Kavugho Liyongo, Katungu Vakalania, Sibia Simana…
Depuis ce 2 octobre 2014 jusqu’à
nos jours la société civile de ce territoire a compté plus 2 milles humains égorgés
à la machette. Pendant tout ce temps les auteurs de ces crimes circulent en
toute liberté et quiétude dans les forêts équatoriales du Kivu… Il n’y a aucun
pays au monde qui puisse garder silence pendant que ses citoyens se font
égorger. Et lorsque les peuples manifestent leur mécontentement, ils se font
taire brutalement par des tirs des fusils avec des balles réelles. Un
gouvernement qui impose le silence sur les massacres de son peuple n’est plus
digne de représenter ce peuple. Serait-il incompétent ou alors complice du
malheur de son peuple. Et pour quelles fins devrait-il maintenir ce chaos aux
allures génocidaires ? Est-ce vraiment pour se maintenir au pouvoir au-delà du
délai constitutionnel ou alors se renflouer les poches et celles de ses
partenaires mafieux avec les richesses flamboyantes du Congo.
Si tel est vraiment le cas, il
faudrait avouer que les consciences des dirigeants congolais sont littéralement
brulées. Personne ne peut participer au massacre de son peuple pour des raisons
financières ou de pouvoir. S’ils sont tout puissants comme ils prétendent le
prouver, ils devraient ne fut-ce que protéger les populations sans-armes…
Deux ans après, le bilan de la
gouvernance et de la gestion de la situation à l’Est du Congo ne peut que
donner un vertige révoltant. Et c’est tout à fait normal que le peuple demande
des comptes à leurs gouvernants au niveau local, provincial et national. Il est
donc inacceptable que ces bavures demeurent impunies.
Des femmes et des hommes se lèvent
désormais. Ils redonnent l’espoir. Ainsi la guerre, les viols, les massacres et
les enlèvements ne sont pas une fatalité. L’espoir nous fait tenir débout. Nous croyons que même
dans les pires moments de souffrance, il y aura toujours des gens qui se tiendront
courageusement débout pour dénoncer les commanditaires et les exécutants de ces
massacres. Initier les enquêtes sérieuses serait une manière louable d’honorer
le sang de ces femmes, de ces enfants et de ces hommes qui coule sur la terre
de leurs ancêtres à Beni-Lubero.
Que les âmes de ces illustres disparus reposent en paix…
Fr. Gaston Mumbere, a.a.
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