dimanche 2 octobre 2016

Triste anniversaire : 2 ans de massacres ininterrompus à Beni



Nous souvenir des femmes et des hommes qui ont été précipités dans la mort ! Des souvenirs tristes mais mobilisateurs. Leur sang crie justice et paix… 23 personnes furent tuées sauvagement à la machette en territoire de Beni, entre le 2 au 9 octobre 2014 : Kambale Sambala (2 ans), Mumbere Sambala (4 ans), Sikuli Nyenze Meleki (7 ans) Mumbere Chachudu Vicky (8 ans), Kambale Kartasi (9 ans), Samy Kastasi (12 ans), Masika Julie (14 ans), Masumbuko Batundi, Kabagame Mulindwa, Lusenge Maliba Marino, Mateso Sylvie, Lwanzo, Kavira Kavohya Jacqueline, Paluku Mbafumoya Élisée, Mumbere Marumba Papy, Mumbere Kamabu (brulé vif), Kanyama Sumbuka, Kasereka Kayenga, Kinyonzo, Katungu Situka, Kavugho Liyongo, Katungu Vakalania, Sibia Simana…

Depuis ce 2 octobre 2014 jusqu’à nos jours la société civile de ce territoire a compté plus 2 milles humains égorgés à la machette. Pendant tout ce temps les auteurs de ces crimes circulent en toute liberté et quiétude dans les forêts équatoriales du Kivu… Il n’y a aucun pays au monde qui puisse garder silence pendant que ses citoyens se font égorger. Et lorsque les peuples manifestent leur mécontentement, ils se font taire brutalement par des tirs des fusils avec des balles réelles. Un gouvernement qui impose le silence sur les massacres de son peuple n’est plus digne de représenter ce peuple. Serait-il incompétent ou alors complice du malheur de son peuple. Et pour quelles fins devrait-il maintenir ce chaos aux allures génocidaires ? Est-ce vraiment pour se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel ou alors se renflouer les poches et celles de ses partenaires mafieux avec les richesses flamboyantes du Congo.

Si tel est vraiment le cas, il faudrait avouer que les consciences des dirigeants congolais sont littéralement brulées. Personne ne peut participer au massacre de son peuple pour des raisons financières ou de pouvoir. S’ils sont tout puissants comme ils prétendent le prouver, ils devraient ne fut-ce que protéger les populations sans-armes…

Deux ans après, le bilan de la gouvernance et de la gestion de la situation à l’Est du Congo ne peut que donner un vertige révoltant. Et c’est tout à fait normal que le peuple demande des comptes à leurs gouvernants au niveau local, provincial et national. Il est donc inacceptable que ces bavures demeurent impunies.

Des femmes et des hommes se lèvent désormais. Ils redonnent l’espoir. Ainsi la guerre, les viols, les massacres et les enlèvements ne sont pas une fatalité. L’espoir  nous fait tenir débout. Nous croyons que même dans les pires moments de souffrance, il y aura toujours des gens qui se tiendront courageusement débout pour dénoncer les commanditaires et les exécutants de ces massacres. Initier les enquêtes sérieuses serait une manière louable d’honorer le sang de ces femmes, de ces enfants et de ces hommes qui coule sur la terre de leurs ancêtres à Beni-Lubero.

Que les âmes de ces illustres disparus reposent en paix…  

Fr. Gaston Mumbere, a.a.

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