Les sentiments de peur, mieux
d’inquiétude habitent désormais les esprits des survivants de massacres aux
allures génocidaires à l’Est de la R. D. Congo. Le Kivu connaît les affres des
uniformes, des bottes et des armes depuis plus de Vingt ans. Ce territoire est
devenu propice à l’émergence des plusieurs milices (plus de 70 groupes
rebelles). Parmi elles, on compte rapidement les FDLR, ADF-Nalu, M23, ect. Ces
groupes armés sont visiblement soutenus par le Rwanda et l’Ouganda.
Alors que les plaies ouvertes par les hommes en uniforme sont encore béantes, on voit s’établir (se cantonner) officiellement un groupe de rebelles du Sud-Soudan aux côtés de ces humains aux plaies-béantes. Le plus étonnant, c’est la MONUSCO qui facilite ces opérations.
Pour Charles Antoine Bambara, chef de la division de l’information publique de la Monusco, l’arrivée à Goma (capitale du Nord-Kivu) des combattants sud-soudanais est « la poursuite de l’évacuation humanitaire » menée par la mission Onusienne en RDC au profit de ces sud-soudanais dont la plupart avaient été blessés lors des combats de juillet dernier à Juba, capitale du Soudan du Sud, où ils combattaient contre les forces loyales du président Salva Kir. Il ajoute que ces combattants ont préalablement été désarmés avant leur entrée en RDC.
En fait, ces militaires, étaient extraits la semaine dernière du parc national de Garamba (au nord du pays) et viennent à Goma pour le cantonnement [http://www.politico.cd/actualite/la-une/2016/09/13/inquietudes-a-goma-apres-larrivee-combattants-sud-soudanais.html]. Ce cantonnement des rebelles sud-soudanais sur le sol congolais n’est pas un fait du hasard. Il se passe pendant que les caméras du monde se tournent prioritairement sur le dialogue-monologue de Kinshasa. Autrement dit, Kinshasa distrait l’opinion publique pendant que les cartes sérieuses se jouent au Kivu. Entre nous, comment est-il possible de demander de l’hospitalité à un peuple qui pleure encore ses morts ? Le Congo est-il devenu une terre d’accueil ou une base-arrière de groupes-rebelles qui déstabilisent le Sud-Soudan, le Rwanda (FDLR) ou l’Ouganda (ADF-Nalu) ?
Je crois que le peuple a le droit de demander à son gouvernement de justifier la présence de ces éléments sud-soudanais sur son sol. Le Congo n’est pas une jungle. Si le gouvernement ne le fait pas, alors il faudrait conclure, encore une fois, à l’incompétence du pouvoir ou à sa complicité avec les égorgeurs du peuple.
Heureusement ce peuple se réveille. Son œil ne se ferme plus. Il aspire des toutes ses forces à une justice qui bâtit la paix…
Père Gaston Mumbere, a.a.
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