Il s’agit de la République dite Démocratique du Congo. Le
pays qui enterre chaque jour ses enfants arrachés à la vie à coup de machette.
Le pays qui viole et tue, pas simplement « la femme » mais aussi la matrice
même de la vie. Un pays qui nie la vie ! Il faut le crier haut et fort. Ne
jamais se taire devant cette ignominie tragédie. Alors jamais. C’est ce
qu’avait compris le Père Vincent Machozi, prêtre Assomptionniste. Je le dis au
passé, parce qu’il vient d’être assassiné dans la nuit 20 mars 2016… Paix à son
âme ! Mes sincères condoléances à sa famille biologique ainsi qu’à toute la
famille des Augustins de l’Assomption, dite « assomptionnistes » dont je suis
membre. Ce forfait survient pendant que les assomptionnistes cherchent encore ardemment
à savoir ce qui est arrivé aux pères Jean-Pierre, Edmond et Anselme, tous
assomptionnistes kidnappés depuis bientôt trois ans. Aucune autorité
gouvernementale ne veut initier l’enquête sur ces enlèvements des prêtres et
des milliers de personnes. C’est le silence !
Au Congo il est interdit de parler… Le père Machozi vient d’en
payer le prix. Comme pasteur, il a osé parler pour ces peuples meurtris dans
l’insécurité totale imposée à l’Est du Congo. Je me souviens, il était la voix de
ces femmes violées, de ces enfants égorgés de Beni, de lubero, du Kivu. À ce moment,
il ne peut plus parler, car il est mort ! Pas tout simplement mort, mais
assassiné. Trop, c’est trop ! Ce sang qui coule sur ce sol de nos ancêtres est
rouge. En marchant, nous le piétinons. Il coule en flot, et rend la chaussée
glissante. Lorsqu’on y glisse, on perd l’équilibre… Il est donc impossible d’y
marcher tous les jours sans ouvrir sa bouche, sans crier, sans parler…
Congolais et congolaises, le temps est venu de briser le silence ! Le destin de ce pays est désormais entre nos mains… Le Kivu n’est pas une jungle autant que je sache ! Ce n’est pas un abattoir des humains !
Congolais et congolaises, le temps est venu de briser le silence ! Le destin de ce pays est désormais entre nos mains… Le Kivu n’est pas une jungle autant que je sache ! Ce n’est pas un abattoir des humains !
L’assassinat du père Machozi est symptomatique d’un mal
profond dont il faut se débarrasser. Ils n’ont pas seulement tué un homme ! Ils
ont surtout tué « le prêtre-pasteur qui parle ». Ils ont tué la parole ! C’est
grave ! Sans peur, l’heure est venue de nous lever comme un seul homme, et de
briser le silence. Il n’est plus temps de pleurer. Il n’est plus temps
d’enterrer nos morts. Il n’est plus temps de réparer les femmes violées… Il est
temps de sortir du bloc opératoire comme le soulignait ce médecin de Panzi. C’est
tout simplement inacceptable ! Nous demandons des comptes auprès de ce
gouvernement fantôme qui assiste paresseusement aux massacres du peuple qu’il
est supposé gouverner… Nous demandons l’ouverture d’une enquête internationale de
nos frères et sœurs qui sont tués. Ils sont nombreux : plus de 8 millions.
Cependant, ce n’est pas à cause de ces données statistiques alarmantes qu’il
convient d’ouvrir le tribunal pour ces génocidaires au Congo. Derrières ces
chiffres il y a des humains. Derrières ces chiffres il y a le père Machozi…
Je
garde des bons souvenirs lors de son passage à Québec. Nous avons mangé
ensemble pourtant ??? Maintenant tu es tué. Prie pour le Congo, prie pour le
Kivu, prie pour Beni-Lubero, ce coin du pays qui t’a vu naître et qui témoigne
aujourd’hui de ta mort. Que cette terre de nos ancêtres te soit douce. Seule ta
prière peut essuyer mes larmes… Que dire encore ?
Frère Gaston Mumbere, a.a.
Si vous avez du respect pour les morts alors c'est ignoble de publier une telle photo de quelqu'un que vous semblez apprécier, le texte est touchant et profond et je pense qu'il est suffisant, ou à la rigueur publiez une image censurée et digne!
RépondreSupprimerSi vous avez du respect pour les morts alors c'est ignoble de publier une telle photo de quelqu'un que vous semblez apprécier, le texte est touchant et profond et je pense qu'il est suffisant, ou à la rigueur publiez une image censurée et digne!
RépondreSupprimerBonjour Pierry,
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire... La photo est supprimée.
Merci d'unir nos efforts afin que les peuples du Kivu apprécient la vie... Au plaisir de vous lire encore
Une vie riche et variée faite de hauts et de bas, de joies et de douleurs, d'amitiés et de trahisons, d'admirations et de solitude, de rires et de larmes,...
RépondreSupprimerLe sang arrose la ville de Beni : le peuple
RépondreSupprimern’est pas dupe !
Chers gouvernants de la République dite
Démocratique du Congo,
Les massacres à l’Est du pays et plus
précisément à Beni marquent et
caractérisent votre mandat – si du moins on
peut encore parler du mandat. Il n’y a pas
de semaines qui passent sans que le sang
inonde le territoire de Beni. Encore un
massacre vient d’avoir lieu ce samedi 13
août à Rwangoma (quartier périphérique
de la ville de Beni où j’ai grandi). D’après
benilubero.com , « plus de 50 personnes
ont été égorgées sans aucun secours des
forces loyalistes »… À ce rythme, nous ne
savons plus en quels mots de chair il
faudrait encore vous parler. Les morts se
comptent en millions. 8 millions. Avons-
nous encore le droit de vous demander des
comptes ? Le sang de ces enfants égorgés,
de ces femmes violées et de ces hommes
kidnappés que vous êtes censés protéger
réclame justice.
Et si vous n’êtes plus capables à offrir des
services les plus élémentaires à vos
électeurs, il me semble qu’il est grand
temps de démissionner avant que le pire
n’arrive. Démissionner est un geste louable
bien que certains élus le prennent pour
une humiliation. Et si vous ne
démissionnez pas le peuple devra bientôt
vous aider à le faire. De la tête jusqu’au
plus bas niveau des dirigeants, tout
indique qu’il y a urgence à remplacer la
classe politique qui détient actuellement le
pouvoir en République démocratique du
Congo par les patriotes congolais soucieux
et dignes de ce nom. Dirigeants actuels, le
peuple n’est pas dupe. Il vous observe et
détient le dernier mot.
À Beni, il n’y a pas longtemps, le président
en personne a promis réajuster le tir : la
sécurité, les infrastructures et l’électricité.
Il se révèle que le tir était ajusté ailleurs :
les canons tournés vers le peuple pour
alourdir les 8 millions de morts. Si le
Congo compte environs 70 millions
d’habitants, il faut alors admettre que plus
de 10% de la population congolaise a péri
dans la guerre. Et chaque jour ce chiffre
continue à croître. Les choses telles
qu’elles se présentent poussent le peuple à
poser des questions graves à ses dirigeants
: serez-vous des dirigeants des morts ou
des cimetières ? Et vous refusez de diriger
les morts du cimetière, que comptez-vous
faire de ces régions inhabitées de l’Est du
Congo ? Avez-vous un plan pour les
repeupler autrement ?
En tout cas, le peuple congolais n’est pas
dupe ! Vous pouvez bien lui promettre
l’asphaltage de ses routes, l’électricité de
ses villes, et la sécurité apparente de ses
régions, mais tant qu’on ne lui dira pas les
raisons de carnage en répétition, les vrais
motifs de la présence des militaires
ougandais et rwandais sur son sol, et la
destination de ses ressources minières
volées, les promesses du chef de l’État
n’auront aucun effet.
Chers dirigeants congolais – si vous l’êtes
encore –, comment pouvez expliquer que
les massacres interviennent à Beni juste
après le passage du chef de l’État – le
garant de la nation et après sa
collaboration militaire et diplomatique avec
les pays voisins à l’Est pour l’aider à
traquer les rebelles ADF-Nalu et FDLR ?
Pensez-vous que le peuple est si naïf pour
avaler cette pilule ?
Les populations de Beni-Lubero viennent
d’enterrer beaucoup des morts, et c’est
assez !
Père Gaston Mumbere, Assomptionniste et
membre du Mouvement Paix Au Congo de
Québec
http://mouvementpaixcongo.blogspot.