mercredi 2 mars 2016
Ce n’est pas du cinéma, ni du théâtre !
Au cinéma comme au théâtre, les acteurs jouent des rôles que l’auteur attribue aux personnages. Ces acteurs incarnent même des rôles les plus dramatiques que l’humain ne saurait vivre au quotidien de sa vie… Lorsqu’on regarde ce qui se passe du jour au lendemain à l’Est de la République dite Démocratique du Congo, on se croirait devant un écran du cinéma qui défile un film dramatique. On se croirait en train de regarder une pièce de théâtre qui interprète les récits tragiques de la mort des humains.
En saisissant ces quelques mots infirmes, les larmes coulent en même temps de mes yeux. Les larmes de sang ! Cette femme n’a plus de voix pour pleurer ses enfants égorgés. Elle sanglote péniblement tout au long du reportage réalisé par les journalistes de la Radio Moto d’Oïcha. «Des hommes armés ont massacré, dans la nuit de dimanche à lundi 29 février 2016, plus de 11 civils à Ntombi, une localité située à environ 5 Km au nord-ouest de Mayimoya dans le groupement Bambuba Kisiki en territoire de Beni. »
Mes chers lectrices et lecteurs, ce n’est pas du cinéma ni du théâtre. C’est vrai ! Je ne sais plus comment exprimer cette réalité cruelle. Elle prend désormais des proportions inimaginables. Oui, c’est vrai, des femmes sont violées et tuées. Oui c’est vrai des enfants sont égorgés… Chaque jour on enterre des morts. Chaque jour… Comment faut-il le dire encore ? Comment faut-il pleurer encore ? À qui pourrait-on crier notre souffrance… À qui ?
C’est vrai ce que vous suivez sur les réseaux sociaux. Il n’y a rien de montage ! Ces images sont crues, mais elles disent vrai. Mais jusqu’à quand allons-nous continuer à les voir ? Serait-il devenu normal de les voir ? Ou normal de tourner vite la page qui publie ces images ? Les hurlements de cette dame qui pleure ses enfants égorgés m’explose le cœur ! Quelle mère trouverait un sens à la vie après un tel forfait… Égorger les enfants, un à un devant les yeux de leur mère. Comment rester silencieux devant ces atrocités… Silencieux aujourd’hui ! Et demain, les massacres continuent. L’Est du Congo est devenu une jungle… On ne vit plus.
À qui faut-il demander de l’aide ? Lectrices et lecteurs vous êtes nos ambassadeurs auprès de ceux qui gouvernent le monde… Seriez-vous à l’aise de parler pour cette femme dont les enfants sont égorgés. Seriez-vous à l’aise d’envoyer cette lettre aux autorités qui peuvent parler pour ces hommes et femmes supprimés de la terre des vivants ? C’est vraiment urgent, autrement le nombre des morts devra s’alourdir à tel point que leur odeur nauséabonde nous parviendra. Et d’ailleurs ce n’est pas le nombre qui compte ! Faudrait-il attendre qu’il y ait des milliers de morts pour intervenir ? Il me semble que l’intervention n’est pas conditionnée par des données statistiques… La mort, l’incendie des maisons, le viol des femmes, l’égorgement des enfants suffisent pour intervenir. C’est grave. Très grave même. Et c’est vrai…
Fr. Gaston Mumbere, a.a.
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Merci de nous tenir au courant. Merci de dénoncer ces atrocités. je prie Dieu qu'il envoie son Esprit Saint souffler sur les dirigeants gouvernementaux afin qu'ils servent la miséricorde de Dieu, et prennent action contre cette terrible déshumanisation d'un peuple. Non ce n'est pas du cinéma ! Les médias n'en parlent pas assez ! Crions justice pour nos frères et sœurs de l'humanité entière.
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