Les massacres, les viols, les enlèvements, les
pillages des ressources n’étonnent plus les humains qui vivotent en République
dite Démocratique du Congo. Par ailleurs, ce qui s’est passé au Kasaï – une
région au centre du pays, bouleverse même le cynique le plus redoutable du
monde.
« La scène se déroule dans le village de
Ntenda, qui est un territoire situé dans le fief du chef coutumier Kamuina
Nsapu, dans le territoire de Dibaya au Kasaï Central. Les soldats des FARDC tirent à bout portant contre les
adeptes de Kamuina Nsapu armés d’armes blanches et portant des fétiches.
» (http://desc-wondo.org/fr/flash-desc-les-images-barbares-des-soldats-congolais-au-kasai-central/).
La scène est filmée ce 17 février 2017. Le
visionnement de la vidéo s’accompagne sans le vouloir des quelques gouttes de
larmes pas seulement pour les âmes sensibles. Le comble arrive lorsque les
soldats du gouvernement congolais tirent plusieurs balles dans les corps
sans-vie. Ils tuent les morts. Ils dénudent également les femmes et s’amusent à
ridiculiser leurs parties intimes.
Pour s’en féliciter, des ministres défilent les uns
après les autres devant les caméras. L’un parle d’un montage fait à Bruxelles.
L’autre contredit son collègue et parle de l’entrainement des FARDC. Et un
autre avec des larmes du crocodile aux yeux regrette l’inexpérience des FARDC. Mais
aucun ne pleure les morts!
On ne le dira jamais assez ! Cette scène macabre du
Kasaï et bien d’autres partout au pays ne font que démontrer la faillite d’un
gouvernement assoiffé du sang de son peuple. À l’heure où nous sommes, seule la
démission du pouvoir en place, en commençant par le soi-disant chef de l’État,
demeure la voie de sortie pour un Congo paisible où il fait beau vivre.
Le peuple a pleinement droit de demander de comptes
parce qu’il fait encore confiance à la Justice – la vraie ! Le silence,
l’incompétence, la complicité, les tergiversations, les ambigüités du
porte-parole du gouvernement lorsqu’il s’explique après les évènements du Kasaï
devraient normalement alerter la justice (nationale ou internationale) à
s’impliquer davantage dans le dossier congolais.
Même si le chef de l’État n’a pas encore honoré
tous les contrats déjà signés avec ses partenaires pour telle ou telle mission,
tout montre désormais qu’il ne saurait être soutenu même par les facilitateurs
les plus catholiques du monde. Il a dépassé les bornes : tuer les morts!
Après les « morts » qu’adviendra-t-il demain ?
Il va lui rester un pays non-habité, un pays même
sans cadavres, ni cimetière. Ce chef de l’État là se fout et sadiquement se
régale, car ce qui compte pour lui, ce n’est pas la vie des humains et plus
encore des Congolais et Congolaises, mais pour lui tout seul tout l’or, le
diamant, le cobalt, le cuivre, et surtout le coltan… Et là, il aura gagné son
pari ! Mais on n’est pas encore là… parce que cette vidéo du Kasaï a la force
de changer les trajectoires qui auraient précipité les Congolais en enfer.
L’heure a sonné et c’est maintenant l’heure où
quiconque soutient ce régime doit être déclaré personne non grata! Qui tue par
l’épée périra par l’épée!
L’infranchissable est franchi. Quand on commence à
tuer les morts, il n’y a que cette justice qui peut encore faire croire à un
lendemain meilleur des Congolais.
Journal du paysan